ACCORDS SECRETS ENTRE L'AIEA et l'OMS

Expiré

ACCORDS SECRETS ENTRE L'AIEA et l'OMS

 Extrait du livre "Tchernobyl : Aujourd'hui les Français malades"

Droits de reproduction réservés ISBN 2-268-04013-5

A l'ONU, il y a des gens qui ont des avis différents sur les conséquences de Tchernobyl, mais, c’est trop tard, l'UNSCEAR a déjà adopté son rapport, et est content de soi.

Le rapport 2000 a été adopté par l'Assemblée Générale des Nations-Unies. Le Dr. Lars-Erik Holm s'en est réjoui à la TV suédoise le 14 décembre 2000. Il a répété la teneur très lénifiante de son rapport, en en confirmant les conclusions optimistes pour les populations vivant à proximité de la centrale.

Tous ces organismes internationaux (UNSCEAR – OMS – AIEA) sont de la poudre aux yeux :

-  L’AIEA, (Agence Internationale de l’Energie Atomique) est avant tout une agence de promotion internationale de l’énergie atomique, son but est bien d?finit dans ses statuts :

    o   Objectifs : "L'Agence s'efforce de hâter et d'accroître la contribution de l'énergie atomique à la paix, la santé et la prospérité dans le monde entier." C'est le premier et plus important texte que l'AIEA cite dans toutes ses très nombreuses publications dans la première page.

     o    Article 3, paragraphe A alinéa 1 :

          "L’Agence a pour attribution : D’encourager dans le monde entier, le développement et l’utilisation pratique de l’énergie atomique à des fins pacifiques et la recherche dans ce domaine"

- L’OMS, (Organisation Mondiale de la Santé) dont le préambule de sa constitution précise les points qui doivent définir son action :

            "La santé est un état de complet bien être physique, mental et social.

            "La possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelle que soit sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale.

            "Les gouvernements ont la responsabilité de la santé de leur peuples ; ils ne peuvent y faire face qu’en prenant les mesures sanitaires et sociales appropriées."

          Au moment où il a été question de développer l’énergie atomique commerciale, l’OMS a exprimé son inquiétude. En 1956, elle a réuni à Genève des experts dont la professeur J. Lejeune et le professeur Muller, Prix Nobel de génétique, afin d’étudier l’impact sanitaire d’une telle industrie. Le texte commun des douze experts souligne que le développement de l’énergie atomique  "irai de pair avec un accroissement des mutations dans la population avec atteinte du génome qui serait détrimentale pour les individus et leur descendance"

            De tels propos étant, bien évidemment, inacceptables pour les promoteurs de l’énergie atomique, il a fallut museler l’OMS. Dans le cadre de l’ONU, lors de la Douzième Assemblée Mondiale de la Santé, un accord avec l’AIEA a été signé le 29 mai 1959.

Le premier article stipule :

            "L’AIEA et l’OMS conviennent que, en vue de faciliter la réalisation des objectifs définis dans leurs actes constitutifs respectifs, dans le cadre établi par la Charte des Nations Unies, elles agiront en coopération étroite"

            Comment cet organisme, l’OMS, peut-il concilier ses obligations avec cet accord signé à La tâche de l’OMS étant la protection inconditionnelle de la santé des individus, on voit mal comment cela peut s’articuler avec le rôle de l’AIEA qui est de promouvoir le nucléaire.

S’accommoder de l’ignorance ?

Cet accord oblige l’OMS à consulter l’AIEA avant d’entreprendre des recherches dans ce domaine, afin d’éviter que les résultats puissent gêner la promotion du nucléaire. En outre, l’OMS doit considérer comme confidentielles ou secrêtes les données susceptibles de gêner les intérêts de l’AIEA. Cet accord figure dans les Documents Fondamentaux, 40ème édition, OMS, Genève, 1994. Depuis 1959, c’est en réalit? le promoteur de l’atome commerciale : l’AIEA, qui propage et diffuse "les connaissances médicales" concernant le nucléaire.

D’ailleurs, on peut se demander pourquoi l’OMS n’a entrepris aucune recherche sur le terrain sur les conséquences sanitaires de Tchernobyl, durant les cinq années qui ont suivi la catastrophe ? Au moment où l’OMS planifiait des études, l’AIEA faisait déjà le bilan sanitaire de la catastrophe.

C'était statutairement le rôle de l'OMS dont la première fonction est :

a) d'agir en tant qu'autorité directrice et coordinatrice, dans le domaine de la santé, des travaux ayant un caractère international ;

-  d) fournir l'assistance technique appropriée et, dans les cas d'urgence, l'aide nécessaire , à la requête des gouvernements ou  sur leur acceptation.

Tchernobyl était une urgence le 26 avril 1986.

L'OMS ne devait pas attendre 5 années pour intervenir... à la demande des pays concernés, mais simplement sur leur acceptation.

Il semble que ce soit le contrôle des projets de recherche par l'AIEA qui explique que les maladies héréditaires, l'atteinte du génome n'aient pas constitué la priorité pour l'OMS, comme le suggéraient les experts consultés en 1956.

 Le fruit du travail de l'OMS doit encore :

r) aider à former, parmi les peuples, une opinion publique éclairée en ce qui concerne la santé

Suivre les travaux du professeur Youri. Bandazhevsky, les soutenir, les faire connaître, ainsi que ceux du professeur Nesterenko, permettrait de venir en aide aux populations qui se re-contaminent quotidiennement par les aliments qu'ils consomment.

L'opinion publique doit connaître les risques, connaître les comportements protecteurs, l'emploi d'extraits de pommes qui réduisent la contamination aux radionucléïdes, comme aux métaux lourds. C'est dans cette inducation que des préparations à base de pectine de pomme a été développée par SANOFI à Lyon.

Aujourd’hui, c’est Jean-François Girard, ancien Directeur Général de la Direction Générale de la Santé, qui a été envoyé par la France pour représenter le Conseil Exécutif. Il lui est donc possible de préparer l’ordre du jour de l’Assemblée Mondiale de la Santé, veiller à ce que les résolutions dérangeants (amendements de l’accord avec l’AIEA) soient écartées pour un prétexte quelconque, influencer les autres pays membres, il y a beaucoup de pays d’Afrique, du Pacifique que l’on peut motiver pour obtenir leurs soutiens.

Dans le Rapport Technique n° 151 de l’OMS, le chapitre consacré aux réactions en cas d’accidents nucléaire se termine ainsi :

"La solution la plus satisfaisante pour l’avenir des utilisations pacifique de l’énergie atomique serait de voir monter une nouvelle génération qui aurait appris à s’accommoder de l’ignorance et de l’incertitude."

Cette apologie de l’ignorance est totalement contraire à la Constitution de l’OMS, qui prône l’information des populations et la formation d’une opinion publique éclairée pour accéder à la santé de tous. Pour Michel Fernex, professeur émérite de l’université de Bâle : "Il est urgent d’amender l’accord OMS-AIEA de 1959, afin que notre plus haute autorité médicale retrouve sa liberté d’information dans le domaine des effets du nucléaire sur la santé."

Il est d'autant plus facile d'y parvenir, que l'article XII de l'Accord prévoit des démarches simplifiées pour introduire des amendements par consensus. Si ceux-ci ne sont pas approuvés, l'Accord devient caduc

                                                                        Les écuries d’Augias

Le rapport de l’UNSCEAR est la preuve officielle de la main mise du lobby nucléaire sur la désinformation des citoyens du monde entier en ce qui concerne le nucléaire.

 De toute manière, depuis les accords de 1959, il y a un tel conflit d’intérêts entre tous ces organisme. L'UNSCEAR, a ses bureaux à Vienne,en Autriche, dans le même bâtiment, pas les mêmes locaux, que l'AIEA : C'est le grand centre des Nations-Unies à côté du Centre des Congrès au bord du Danube.

 C’est les Ecurie d’Augias !

 Peut-être serait-il temps, comme l’a fait la LIFPL[6] lors de son Conseil Exécutif qui s’est tenu du 30 juillet au 4 aoùt 2000 à Berlin, de demander :

-         Un audit indépendant sur le recrutement des experts de l’UNSCEAR, concernant leur conflits d’intérêts possibles, et leur liens éventuels avec les intérêts pro-nucléaires.

-         Un audit indépendant des sources et des méthodes utilisées par les équipes de l’UNSCEAR, réalisé par des experts des Nations-Unies, indépendants de l’AIEA.

Cela signifie : audit des méthode utilisées pour évaluer les résultats des travaux scientifiques sélectionnés.

Le  moment est venu d’analyser de manière critique la façon de travailler de ce groupe de travail. Certains articles cités dans le rapport de l’UNSCEAR, montrent qu'il y a une augmentation significative de certaines maladies (par exemple des cancers du système digestifs). D'autres, montrent qu’il n’en a pas. Les données rassemblées étant contradictoires, les lecteurs pourraient admettre qu'il y a des doutes. Cependant la conclusion dit qu'il n'y a aucune augmentation des cancers digestifs.

Avec ce type de lecture, on arrive à jeter le doute sur les travaux montrant qu’il y a des effets dans chacun des chapitres et prétendre (avec la logique du physicien qui préside ce groupe "d'experts") que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes...

Lorsqu’il y a contradiction entre deux travaux, ceux-ci ne s'annulent pas, mais nécessitent de nouveaux travaux dans ce domaine. Mettre fin à la recherche, parce que dans chaque domaine il y a des résultats contradictoires, c'est prendre partie pour l'ignorance.

C’est donc un devoir de continuer les études, sérieusement, sur le terrain.

Alors, seulement, la démocratie pourra survivre au nucléaire !